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Tinlenval parle cinéma

Petit blog personnel d'un geek "cinéphile". Critiques subjectives de films divers et variés.


[Retour sur] The Purge Partie 1/2

Publié par Tinlenval sur 5 Janvier 2015, 18:59pm

Catégories : #Articles Spéciaux

[Retour sur] The Purge Partie 1/2

Je comptais écrire l'article en une fois, mais j'ai préféré le séparer en deux parties, en vue de tout ce qu'il y a d'écrit ! A vrai dire, je ne m'attendais pas à écrire autant !

J'avais depuis longtemps déjà l'envie d'écrire quelque chose sur The Purge. C'était d'ailleurs le premier film qui m'avait donné envie, à sa sortie, de sortir ce blog. Je l'ai depuis reregardé, et ai aussi visionné le second. Maintenant que c'est fait, pourquoi ne pas directement écrire quelque chose sur les deux films en même temps ?

Attention, risques de spoilers !

Réalisés par James DeMonaco en 1 an d'intervalle, les deux films abordent totalement le thème de la "Purge Annuelle" américaine différement.

Comment, et pourquoi ces films divergent tant ?

Mon avis se mêlera aux différentes analyses. Bien qu'en tentant de rester un maximum objectif, vous comprendrez en lisant ces lignes que cela sera assez difficile !

Résumé : 

Les deux films ont la même ligne directrice : Une nuit par an, aux Etats-Unis, tout crime, y compris le meurtre, est autorisé. Cette nouvelle politique a été instaurée par "Les Nouveaux Pères Fondateurs" et fait du pays "une Nation Ressuscitée". Les films expliquent que grâce à ce système de "Purge" (le film porte bien son nom, en fait), la violence et le chômage n'existent quasiment plus dans tout le pays. 

Alors que dans le premier film, cela est abordé dans la maison d'une famille très riche, qui est assaillie par une bande "d'ados", riches également, assoiffés de sang, et qui n'ont qu'une seule envie : "Se purger", le deuxième film quant à lui nous fait suivre un groupe de "survivants" dans le centre ville, totalement anarchique. 

Entre film d'horreur à huit-clos et une sorte de roadmovie d'action, les deux films s'opposent si bien qu'ils n'ont, en réalité, que le titre de commun.

Bénissons les Nouveaux Pères Fondateurs, de nous permettre de purger nos âmes. [...] Bénissons l'Amérique, une Nation Ressuscitée.

The Purge

Analyse - Critique :

Je me souviens de toute la médiatisation qu'avait eu le premier film. On voyait les affiches dans les arrêts de bus, dans les journaux, les Bandes-Annonces sur Youtube et au cinéma.

Toute cette pub, et cette bonne idée de base, ont réussi à me faire regarder le vite aussi vite que je le pouvais. Rappelons que ce film a été en parti produit par BlumHouse Productions, producteurs de Sinister et d'autres films d'épouvantes bien connus, et que donc, on était en droit de s'attendre à du bon film d'horreur, de par son ambiance mais aussi par ses rebondissements. 

Quand on voit une histoire comme cela, on s'attend à du grand décor, une ville, des émeutes dans tout les sens, une véritable anarchie. Or, première déception (oui, ce n'est pas la seule) du film : il s'agit d'un huit-clos ! Tout le film se passe dans la maison de la famille Sandin qui, en plus de ça, a les moyens d'avoir la plus grosse baraque du quartier. Cela est d'autant plus étonnant, si bien que le film tente à nous le faire rappeler, puisque "généralement", les riches ne sont pas attaqués lors de la purge annuelle

A partir de là, d'autres déceptions s'enchaînent plus ou moins vite. On a le droit à la scène romantique classique de chaque film américain entre l'adolescente rebelle et le voisin fifou qui passe par la balustrade pour venir la voir.
Le plus jeune des Sandin, petit geek affirmé (cheveux longs, trafficote dans une cachette secrète...), est plus intrigué, voire empathique, vis-à-vis des évènements qui se passe dehors que peureux. Et, aussi subtilement soit-il ("Oh lala, on ne s'y attendait pas du tout"), c'est lui qui va lancer l'élément perturbateur du film en recueillant un SDF traqué par le fameux groupe d'ados pleins aux as, qui sont juste là pour "chasser" les plus pauvres qu'eux.
(A noter que le SDF est noir, et que qu'ils ne sont que deux personnages de couleur dans le film, peut-être est-ce une raison supplémentaire de la traque par les yuppies, qui semblent, au premier abord, bien radicaux.)

Photo pour illustrer.

Photo pour illustrer.

C'est d'ailleurs à ce moment qu'on voit pour la première fois les masques. Honnêtement, c'est peut-être la seule chose que j'ai aimé du groupe. Le fait qu'ils aient des masques renforcent leur côté "inconnu", et anonyme (qui montrent que la Purge concerne tout le monde), et donc terrifiant. Cela nous rappelle alors tout les classiques où les "méchants" portaient des masques. En plus de ça, on a le droit aux déguisements de poupées de la part des personnages féminins, caractéristiques types des films d'horreur (illustration parfaite avec l'exemple récent d'Anabelle).

Je trouve ce passage assez terrifiant, peut-être le seul véritable du film. Cette vision qu'on a depuis toujours des enfants jouant dans des lieux hantés, est très bien représentée ici, d'autant plus que cela se fait à travers des caméras de sécurité, accentuant encore une fois ce sentiment d'insécurité, du trouble.
Tout est fait pour qu'on se sente aussi en danger que les protagonistes : le point de vue adopté est celui de la famille, on est donc plongé dans le noir avec eux. On entend des rires, des tirs d'armes à feux, et des battements sur les murs de la maison. Au fur et à mesure que tout cela s'intensifie, on a en parallèle la montre de Charlie (le garçon), qui mesurait ses pulsions cardiaques, qui s'active de plus en plus rapidement. Cette séquence est sans doute la plus réussie du film. Bien qu'assez "clichée" (et encore), elle présente "les méchants" d'une façon plutôt inquiétante, et ce dès le début du film, plongeant le spectateur directement dans une ambiance d'insécurité, tout autant que le sont les Sandin.

(S'il y avait un seul bémol à cette séquence, en outre que le fait que cela soit assez "cliché", le fait que les masques aient tous la même apparence. Certes c'est pour accentuer le côté "on est tous anonymes", mais plus de variétés, rien que pour le gimmick qu'on soit d'accord, aurait peut-être été plus agréable au visuel ! Mais bon, on chipote !)

[Retour sur] The Purge Partie 1/2

Comme je viens de le dire, il s'agissait peut-être de l'unique scène intéressante du film. En effet, à quelques exceptions le reste du film (Il reste encore 1 heure) s'enchaîne dans une banalité sans fin. C'est à dire que chaque scène est prévisible. On a le droit à deux trois jumpscares (vous savez quand vous sursautez d'un coup) par-ci par-là, mais sachant que la musique s'arrête pile à ce moment là, vous savez déjà ce qu'il vous attend, donc les effets attendus ne sont pas si réussis, et vous voyez très bien ce que je veux dire, je pense.

Pendant la demi-heure qui suit, la famille tente de survivre et d'éviter le massacre en se lançant à la poursuite du SDF planqué dans la maison (c'est limite si on avait oublié qu'il était là). À la rigueur, on a le droit à une scène plutôt dramatique où le père fait face à un dilemme : Faire tuer cet homme innocent, ou faire tuer sa famille. Je pense que ce point de vue aurait été intéressant à explorer pour le film : jusqu'où va l'Homme pour se protéger, lui et ses biens ? On en a, malheureusement, qu'un bref aperçu ici et le film reprend son cours comme si rien ne s'était réellement passé. Donc au final, on ne porte d'attention à cette scène que si on le veut vraiment (Perso, je l'ai fait que lorsque je l'ai vu pour la 2eme fois).

On assiste donc pendant le temps restant à un chat et à la souris, plongé dans un noir (plutôt bien éclairé pour une nuit, donc pas de quoi avoir véritablement peur), où chaque membre de la famille va se faire traquer par les jeunes inconnus, pour au final s'échapper in-extremis grâce à un autre membre qui passait par hasard ici (ouais ouais, ça se répète tout le long de film).

Les quelques passages intéressants dans cet extrait, mais sans plus : Le contraste très net entre les habitants et les "envahisseurs" : ces derniers dansent, crient, chantent (regardent les photos) dans la maison, comme s'il ne s'agissait que d'un jeu (d'un chat, justement), alors que les Sandin eux sont paniqués en continu. Cela dit, c'est peut-être l'unique commentaire que l'on peut faire pour cette séquence qui n'a rien de bien phénoménale !

En plus de cela, le peu de scènes de baston auxquelles on a droit s'écourtent en moins de 5 minutes, par un "super papa américain" qui se défend comme s'il faisait ça depuis tout petit, et qui butte tout le monde en un rien de temps. Peu de sang, de cris, d'explosions, de suspens, et encore moins de surprises.

TOUT LE FILM EST PRÉVISIBLE DE A À Z.

L'un des seuls plans ayant la classe. (Ouais, désolé pour le spoiler.)

L'un des seuls plans ayant la classe. (Ouais, désolé pour le spoiler.)

Bon après avoir survécu à deux trois autres jumpscares, et un coup de hache dans le dos, on en arrive au dernier quart-d'heure.

Je pense que j'ai déjà assez spoilé le film comme ça, ou du moins ne pas vous avoir donné envie d'aller le voir (et je m'en excuse, ou pas, en fait), donc on va être plus clément sur la fin.

Alors dans ce dernier passage, on a le droit à deux twists finaux :
- Le premier est peu surprenant. On ne s'y attendait pas si rapidement (parce que oui, on savait qu'un truc comme ça allait arriver), donc la surprise est certes là, mais on s'en détache plus ou moins rapidement.

- Le deuxième est plus surprenant certes, mais totalement insensé. On se demande ce qu'il vient faire là en fait. C'est du grand n'importe quoi (un peu comme toute les fins de films d'horreurs j'ai envie de dire, ça part souvent en live comme ça).

Ah j'en oubliais un troisième, un twist à l’intérieur du twist plus exactement ! Si si, c'est possible ! C'était même tellement évident que vous l'aviez oublié (bon, vous avez sans doute compris, mais faites comme si non, ok ?) !

Enfin, après s'être remis de toutes ces émotions (ça a du être probablement terrible), on assiste aux dernières répliques de la famille les moins crédibles du monde. C'est totalement bidon et bateau. Alors que plus tôt, on avait eu le droit à une prise de conscience "intense" des héros, face à des choix impossibles, tout cela s'effondre avec ces dernières phrases.
La fin est trop peu plausible, en vérité (ou au contraire, TROP attendue ...), je vous laisse le soin de la découvrir, si vous le souhaitez réellement !

[Retour sur] The Purge Partie 1/2

Pour conclure sur ce premier film, l'idée de base était vraiment intéressante et m'avait accrochée dès le départ. On est très vite rattrapé et déçu par une production grand public, qui préfère montrer des choses trop banales aux spectateurs plutôt que de partir dans une réflexion plus approfondie !

On est plus du tout dans le thème du film de base de "Purge" ! Où est l'anarchie, les émeutes, les gangs qui font peur ? Non, rien de tout cela. Juste une famille, cinq petits personnages, traqués par cinq autres. On s'attendait à du spectaculaires, on a du tristement ridicule ! On est frustré dès le début, parce que les quelques secondes qui débutent le films, sont celles qu'on souhaiterait voir tout le long...

Tout ce que je vous ai dit là, je l'ai déjà ressenti lors du premier visionnage du film. Une bonne frustration accompagnée d'une déception quant aux attentes que j'avais sur ce film ...

Malgré certaines mises en scènes intéressantes (comme des barreaux devant le cadre, pour comprendre qu'on est condamné, ou que les protagonistes regardent directement la caméra, pour nous lancer un message à nous plutôt qu'aux autres personnages), le film plonge de plus en plus dans le stéréotype du huit-clos horrifique, à la limite du Slasher (film où un tueur chasse une à une ses "proies"), et nous laisse grandement sur notre faim !

Et même si le casting pouvait être prometteur, avec Ethan Hawke (Sinister) et Lena Headey (Game Of Thrones), un mauvais encadrement voire un mauvais jeu (du moins sans entrain), fait que leur histoire semble vide, et qu'on ne s'attache que très peu à eux.

Les plus optimistes diraient que ce film est une critique de la société américaine ultralibérale et capitaliste, où la défense de sa propriété est primordiale. On peut retrouver cette idée certes dans le fait que la famille riche vende des systèmes de sécurité (justement pour éviter la Purge) dans toute la ville, mais ça s'arrête là ! Ce film aurait en effet, pu partir dans ce genre de messages politiques, et de très bonnes idées présentes dans le film semblent vouloir l'initier, mais on s'arrête à l'abstrait, au "trop peu". Chaque petit thème abordé dans les discours pourraient partir bien plus loin pour rendre vraiment le concept de "La Purge" intéressant, et intrigant.

Malheureusement, on se limite à un film d'horreur basique, de qualité moindre. Ce film ne devrait pas s'appeler "The Purge", tout simplement.

Si vous souhaitez le regarder (désolé si je vous ai grandement déçu avec cet article), je vous conseille de ne pas se lancer avec l'idée d'y voir ce que vous escomptiez, mais simplement un film d'horreur marrant à voir entre amis.

On se retrouve bientôt pour la deuxième partie sur le Retour de la série, qui abordera le second film (vous inquiétez pas, ce sera bien meilleur) !

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